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J'ai commencé mon chemin de croix dans la Hifi à 20 ans. J'en ai 42 aujourd'hui. La maturité de l'âge ne m'apporte pas l'expérience de l'expert pour autant. Avant de croiser le chemin de Monsieur Rogers Sanders, j'étais le genre de hifiste persuadé de l'importance de la source que je plaçais au premier plan. J'ai aussi acheté des câbles à des prix stratosphériques, convaincu qu'ils étaient essentiels pour atteindre le grâal.

Je ne me suis jamais véritablement intéressé à la technique électronique pure, hormis pour changer des condensateurs ou des connecteurs, tweaker mes électroniques sans en comprendre le schéma.

J'ai fini par travailler dans le domaine de la Hifi. Vivre de sa passion est le rêve de beaucoup. Se faisant, j'ai approfondi mes connaissances en électronique et la subjectivité de la hifi a fini par s'estomper au profit d'une objectivité toute scientifique. C'est alors que je me croyais très objectif que j'ai rencontré Roger.

Son approche très rigoureuse de l'ingénierie s'est d'abord heurtée à mes dernières résistances. J'étais toujours persuadé de l'importance de la source et des câbles, bien qu'il s'agisse d'une jungle pleine de fauves plus escrocs qu'ingénieurs. Roger m'a expliqué que l'amplification seule était garante d'un résultat fidèle. Le signal est délivré seulement par l'amplificateur de puissance et le préamplificateur dans une moindre mesure. Si l'amplificateur ne délivre pas la fréquence voulue, peu importe ce qu'il y a en amont. Aussi un excellent amplificateur peut se passer d'une bonne source. Les câbles conservent une importance cependant. Mécaniquement, la résistance, l'inductance et la capacitance auront une influence sur le message délivré par l'amplificateur. Par exemple, un câble résistif ralentira le HP. Aussi un bon câble doit posséder ces 3 valeurs au plus bas (le fameux fil droit). Etrangement, les câbles les moins chers sont souvent les plus droits (QED affiche ses valeurs à la différence d'autres marques plus « ésotériques »).

J'étais toujours dubitatif mais j'ai voulu prendre Mr Sanders au mot, sa garantie de satisfaction permettant cela. J'ai donc commandé un MAGTECH et un Préampli Sanders.

J'ai possédé beaucoup de système hifi différent, allant du tube au transistor et inversement, vers des amplis puissants à des amplis type NVA. J'ai toujours pris grand soin de prendre des enceintes transparentes à base de SEAS magnésium et de tweeter à membrane magnésium. J'ai fini chez USHER AUDIO, une marque prodigieuse qui allie transparence et fluidité pour un prix défiant toute concurrence. Je ne suis pas passé aux enceintes de Roger car la directivité des panneaux ne correspond pas à ma recherche actuelle même si elle semble correspondre à mon style d'écoute.

L'ensemble Sanders fût une révélation!!! Ce qui frappe d'abord, c'est la transparence. Si la HD existait en Hifi, cet ensemble Sanders tournerait en 4K!

Le plus surprenant, c'est lorsque vous augmentez le volume et que tout est retranscrit sans agressivité, avec la même constance. Beaucoup d'amplis deviennent agressifs à mesure que le volume augmente. Roger m'a patiemment expliqué le principe du clipping. La sinusoïdale produite par l'amplification, lorsque celle ci augmente avec le volume, forme un plat en haut de la courbe, ce qui correspond à de la distorsion pure. Ceci en fonction du rendement de l'enceinte bien sûr. Les amplificateurs hifi proposant des puissances ridicules clippent donc très rapidement et n'offrent que de la distorsion à certains volumes, plus ou moins supportable selon l'ampli. Avec le Magtech, cette question ne se pose pas si le rendement est de 90db. En dessous de cette valeur, il faut augmenter la puissance pour une écoute dite « réaliste » .

Le préamplificateur propose un amplificateur phono excellent et des performances à la hauteur des amplificateurs. Roger Sanders a l'honnêteté de ne pas prétendre fabriquer le meilleur préamplificateur puisque son importance est minime par rapport à l'amplificateur. Il propose une construction de grande qualité qui justifie son prix cependant, intégrant donc la phono.

La bande passante ne semble n'avoir aucune limite. Sur mes MINI-ONE, les appels de grave arrivent jusqu'au retranchement des capacités de ces enceintes. Tester sur leurs grandes soeurs, les CP-8571, même résultat. La limite ne viendra donc pas du Magtech.

Maintenant le plus impressionnant reste la fidélité des instruments et des enregistrements! Profondeur et largeur de scène illimitées, il est facile de distinguer tous les instruments avec leurs spécificités et leurs inflexions propres. Grand amateur de musique baroque, j'ai redécouvert mes enregistrements! toute la splendeur et l'émotion de cette musique est retranscrite avec un brio inégalable. Sur du Brel ou du Montand, on ressent la richesse de l'interprétation et la présence.

Maintenant arrive la claque... La source! Je vous rappelle que je persistais à croire en l'importance de ce maillon de ma chaine. Je possédais une platine Marantz SA-11 S1, une platine CD/DAC Music Culture MC-501a et un serveur Wyred4sound. J'ai conservé ce matériel jusqu'à vouloir tester un DAC Naim qu'un ami revendeur m'a proposé en prêt. J'ai donc fait un test rigoureux entre ce DAC NAIM, ma MC-501a et un DAC à 200€. Je n'ai pas fait le test en aveugle comme Roger me l'avait conseillé mais j'ai essayé d'être le plus objectif possible. Résultat : J'ai désormais un DAC à 200€ en lieu et place de mon matos onéreux!!! Roger Sanders a eu raison de mes certitudes. Ce n'est pas faute d'avoir voulu aller à l'encontre de ces affirmations. Je possédais le matériel donc je n'avais aucune raison de reconnaitre mes torts. Pourtant j'ai dû me résoudre à l'inacceptable : la source n'a aucune importance!!!

Pour ce qui concerne les câbles, j'ai pris des câbles QED Silver spiral qui offrent des valeurs très basses, seulement battus par la marque SKOGRAND. La différence de prix ne justifie cependant aucunement de ne pas préférer les QED.

Roger Sanders m'avait proposé de tester ses allégations en achetant un amplificateur pro très puissant pour déjà entendre l'importance du clipping. Son honnêteté m'a convaincu de lui faire confiance et je ne regrette pas d'avoir suivi mon instinct...

THANKS


TONY ROMERO